Profs-ESARH

Voici la réponse à ma lettre...

Chère Madame Chardon,

Nous vous remercions pour votre message et pour votre engagement en faveur de l’enseignement secondaire artistique à horaire réduit (ESAHR), ainsi que pour les préoccupations que vous exprimez concernant l’accessibilité de cet enseignement pour les enfants.

La décision d’instaurer, à partir de l’année scolaire 2026-2027, un droit d’inscription pour les élèves de moins de 12 ans s’inscrit dans un contexte budgétaire particulièrement contraint pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle répond à une nécessité urgente de retrouver un équilibre budgétaire, tout en préservant la qualité et la pérennité de l’enseignement artistique. L’objectif est de retrouver la maîtrise de notre trajectoire budgétaire pour pouvoir à nouveau investir dans notre enseignement et pour éviter de laisser aux générations futures une dette incontrôlable, qui serait un véritable cadeau empoisonné.

Nous sommes conscients que cette mesure peut susciter des questionnements, notamment en ce qui concerne les familles les plus fragilisées. C’est pourquoi un large éventail d’exemptions et de réductions est maintenu, afin de garantir l’accessibilité sociale. Sont notamment exemptés les enfants à charge de chômeurs complets indemnisés et de personnes en situation de handicap, les bénéficiaires du revenu d’intégration sociale (RIS), les familles nombreuses à partir du troisième enfant inscrit, les bénéficiaires de l’intervention majorée (BIM)…

Ces dispositions visent à préserver l’équité et à soutenir les familles les plus vulnérables, conformément aux principes fondamentaux d’accès à l’éducation et à la culture.

Par ailleurs, une partie du droit d’inscription versé par chaque élève est directement réinjectée dans les subventions de fonctionnement des établissements ESAHR, permettant de renforcer leurs moyens et de soutenir concrètement leur mission pédagogique.

Cette réaffectation vise à consolider les ressources des écoles en fonction du nombre d’élèves inscrits.

Cette mesure poursuit également des objectifs pédagogiques et structurels tels que la valorisation de l’enseignement artistique dès le plus jeune âge, le renforcement de l’implication des familles dans le parcours artistique de leurs enfants, la réduction des désistements en cours d’année en favorisant une inscription plus réfléchie et engagée et l’encouragement à une responsabilisation partagée entre les institutions et les familles.

Il convient aussi de rappeler que dans l’enseignement artistique équivalent en Flandre (DKO), aucune exemption totale n’est prévue, seuls des mécanismes de réduction existent, et les enfants y contribuent financièrement depuis plusieurs années. Malgré cela, cet enseignement se porte très bien, ce qui témoigne de la solidité du modèle et de l’engagement des familles.

Enfin, rappelons que la mesure n’entraînera pas de pertes d’emploi pour nos académies, dès lors que leur enveloppe, qui est fermée, n’a pas été modifiée.

Sincères salutations,

Cabinet de Madame Valérie Glatigny

Première Vice-Présidente, Ministre de l’Education et de l’Enseignement pour Adultes

Place Surlet de Chokier, 15/17 - 1000 Bruxelles